Incroyable mais vrai : la NASA découvre une nouvelle « lune » en orbite autour de la Terre Nous parvenons à détecter des exoplanètes à des centaines d’années-lumière, mais il arrive parfois qu’un objet trop proche de nous échappe à l’œil de nos meilleurs observatoires. Ce corps céleste, baptisé 2025 PN7, gravite autour de la Terre depuis les années 1960. Initialement repéré par des astronomes de l’Université d’Hawaï, son existence vient d’être confirmée et cataloguée par la NASA. Il n’a rien à voir avec notre « vraie » Lune ; c’est pourquoi les astrophysiciens préfèrent le considérer comme un « quasi-satellite ». Pourquoi ? Parce que 2025 PN7 n’est pas attirée par le champ gravitationnel terrestre (contrairement à notre unique satellite naturel), mais sa trajectoire autour du Soleil imite la nôtre à la perfection, donnant l’impression qu’elle « tourne » avec nous depuis plus de soixante ans. 2025 PN7 : une passagère clandestine Pour comprendre la vraie nature de 2025 PN7, il convient de distinguer trois types d’objets qu’il est facile de confondre : les lunes, les astéroïdes et les quasi-satellites. Une lune (ou satellite naturel) est un corps capturé par la gravité d’une planète et lui est liée par gravitation en tournant directement autour de celle-ci. Un astéroïde, lui, ne dépend d’aucune planète, car il orbite librement autour du Soleil, comme la plupart des petits corps rocheux du Système solaire. Beaucoup d’entre eux se déplacent dans la ceinture principale entre Mars et Jupiter, d’autres, les géocroiseurs, suivent des trajectoires qui s’approchent de celles des planètes internes, parfois jusqu’à frôler la Terre (comme 2024 ON, par exemple). Entre ces deux catégories se trouvent les quasi-satellites, des astéroïdes dont l’orbite solaire est presque identique à celle d’une planète. Bien qu’ils ne soient pas attirés par sa gravité, leur orbite est synchronisée avec la sienne, un peu comme deux coureurs qui avancent côte à côte sur la même piste sans jamais se rejoindre. 2025 PN7 fait exactement partie de cette catégorie d’objets célestes et s’est laissée entraîné dans la même révolution solaire depuis plus d’un demi-siècle. À l’échelle cosmique, il est minuscule, puisque son diamètre est estimé entre 18 et 36 m, soit la taille d’une petite maison. C’est la raison principale pour laquelle il n’a pas été repéré plus tôt. Sa brillance est si faible qu’elle échappe aisément aux relevés automatisés, surtout lorsqu’elle évolue dans le même plan orbital que la Terre, là où l’éclat de notre étoile a certainement gêné sa détection. Selon les calculs publiés dans les Research Notes de l’American Astronomical Society, 2025 PN7 devrait encore nous accompagner pendant un petit moment, puisque les astrophysiciens prévoient qu’il gardera sa position quasi-synchrone avec la Terre jusqu’en 2083 environ. Ce n’est qu’une estimation fondée sur nos modèles actuels, et il est tout à fait possible que sa trajectoire soit modifiée en raison d’autres facteurs : gravité des grandes planètes comme Vénus ou Jupiter, poussée du rayonnement solaire ou les variations de sa propre densité, qui pourraient aussi dévier son orbite. Est-il dangereux ? Contrairement à ce qui pourrait théoriquement se produire si une réelle deuxième Lune faisait soudainement son apparition dans notre voisinage cosmique, 2025 PN7 ne représente aucun risque pour notre planète. Il évolue à une distance très éloignée, oscillant entre 4 et 17 millions de kilomètres de la Terre selon sa position sur son orbite. Sa trajectoire ne se modifiera pas, puisqu’il est principalement attiré par la gravité du Soleil, bien plus puissante que celle de notre planète. En réalité, la Terre et 2025 PN7 ne font que partager le même couloir orbital ; chaque fois que notre planète boucle sa révolution, il termine aussi la sienne. Les chercheurs soulignent que ce genre de corps céleste est extrêmement rare. Il faut une configuration gravitationnelle d’une précision quasi parfaite pour qu’un astéroïde conserve une orbite stable aussi proche de la Terre sans être capturé ni repoussé. Dans la plupart des cas, ces objets ne restent que quelques mois, voire quelques années, avant que la gravité du Soleil ou celle des autres planètes ne les entraîne vers une trajectoire totalement différente. On parle alors de lunes temporaires, de simples passagères célestes qui ne font que croiser le chemin de la Terre avant de repartir. Il est donc fort probable que d’autres objets d’un gabarit comparable puissent orbiter autour de nous, sans que nous en soyons encore au courant. Nos instruments de détection actuels (Pan-STARRS, Catalina Sky Survey, ATLAS, ou encore le télescope spatial NEOWISE) excellent pour détecter des corps plus massifs ou des astéroïdes potentiellement dangereux, mais perdent en efficacité lorsqu’il s’agit d’objets plus petits. De notre point de vue, ils se déplacent sur des trajectoires si proches de la Terre qu’ils semblent quasiment immobiles, au point de se fondre complètement dans le fond lumineux du ciel. Selon les estimations actuelles, huit d’entre eux ont été confirmés, mais d’innombrables continuent sans doute de jouer à cache-cache avec la NASA. Camille Coirault www.presse-citron.net/nasa-nouve... Beloud