Lettre d'une soeur syrienne au directeur de l'Oeuvre d'Orient Grands Reportages 8 déc. 2025 Consulter dans l'application La situation en Syrie se vit aujourd’hui entre deux réalités. D’un côté, la joie des préparatifs de Noël : les chorales, les braderies, les actions de solidarité que nous menons avec nos élèves pour leur apprendre à penser aux autres et notamment aux élèves en situation de handicap. De l’autre, une grande inquiétude. Depuis l’attentat du 22 juin dernier lors d’un office à l’église Saint-Élie à Damas, qui a fait 30 morts et plus de 70 blessés, les familles craignent les rassemblements. Elles ont peur de sortir. Les massacres récents dans les provinces de Lattaquié, Tartous, ainsi que dans la région de Soueïda, ravivent cette angoisse. Beaucoup se demandent : “Quand est-ce que ce sera notre tour ?”. Notre rôle, en tant que religieuses, est de continuer malgré tout à semer l’espérance dans le cœur des gens. Sur le plan économique, depuis quinze ans, les familles que nous accompagnons, au lieu de se relever, s’enfoncent dans la pauvreté. Certaines n’ont plus de quoi nourrir leurs enfants. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour leur offrir un repas, un petit présent de Noël, et pour permettre aux enfants de vivre un moment de joie. Certains parents culpabilisent de ne rien pouvoir offrir… Mais notre Sauveur est venu dans un moment de grande vulnérabilité et de pauvreté. Nous devons avancer avec cette lumière. Beau temps de l’Avent, + Sœur Jihane Beloud