TOUT COMME LES JUIFS NE PRÉNOMMENT PAS LEURS ENFANTS JÉSUS OU MARIE De même que les non-musulmans — chrétiens ou juifs — n’appellent pas leurs enfants Mohamed, les familles juives n’attribuent pas non plus le nom de Jésus à leurs garçons. Ainsi va l’histoire religieuse : certains noms deviennent tabous au sein de communautés marquées par l’intolérance religieuse. Les musulmans, en revanche, se distinguent par une ouverture d’esprit remarquable: ils n’ont jamais éprouvé la moindre gêne à nommer leurs enfants Aïssa (Jésus, ou Isho dans les traditions syriaques), Moussa (Moïse), Maryam (Marie), Sarah, Hajar, Zakaria, Youssef (Joseph), ou encore Yahya (Jean). Autant de noms porteurs d’une mémoire partagée, d’un héritage reconnu et honoré. Qu’on le rappelle aux chrétiens : il existe, au cœur même de leur géographie sacrée, une ville sainte profondément vénérée, portant le nom de Fatima — celui de la fille du Prophète Muhammad. Cette ancienne princesse arabe, dont l’histoire fut transformée par la conversion forcée au christianisme , a donné son nom à l’un des plus grands sanctuaires mariaux du monde. Ainsi, parfois, la foi tisse des ponts là où les hommes aveuglés par la haine et l’intolérance ne voient que des frontières. Beloud